vendredi 19 septembre 2008

La part de l'autre


" Que se serait-il passé si l'Ecole des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste ? Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde... "
C'est un double roman que je vous conseille de lire.
Celui, terrible, d'Adolphe Hitler, de ses frustrations de jeune homme à sa folie guerrière extrêmement méthodique. C'est terrible, parce qu'on le comprend...enfin, ai-je envie de dire. Ce que j'ai compris, surtout, c'est que ce n'est pas rééllement de la folie. C'est une vision du monde, de ce qui est juste, de ce qui doit être et de comment le réaliser, qui parvient à ses fins. C'est une âme désechée qui en vient à tuer des millions d'humains. Sans jamais douter de lui.
Et puis le roman, magnifique d'Adolphe H, de Vienne, accepté à l'académie des Beaux-Arts, que la première guerre mondiale rendit à jamais pacifique. Doutant, constamment, d'ailleurs, de tout, de lui d'abord. Un homme vivant, épanoui, avec ses blessures,ses combats, ses amours, ses passions et ses désespoirs, un homme comme des millions d'humains.
Au début, incroyable, le timide jeune Hitler est plus sympathique que l'Adolphe de fiction. Et puis les histoires se déroulent et les sentiments confus du lecteur s'inversent tandis que les personnalités de l'un et de l'autre s'affirment pour basculer définitivement dans l'ombre et dans la lumière.
Ce double roman aux histoires entremêlées au long du 20ème siècle nous fait réfléchir longtemps sur notre propre compte. Hitler n'était pas un monstre duquel nous sommes immensément éloignés. C'était un homme...
Il y en a de meilleurs que d'autres...
Ce livre dérange parce qu'il fait réfléchir sur soi-même; sur la part de mauvais qu'on a chacun en nous, sur ce qui pourrait nous faire basculer dans l'horreur.
Il m'a plu parce qu'il fait réfléchir à la part de l'autre, en nous; celle qui fait que, finalement, on a envie d'être meilleur...